Le patron du groupe pétrolier français TotalEnergies, Patrick Pouyanné est attendu cette semaine au Mozambique pour « discuter et évaluer les conditions de reprise des activités » d’exploitation de gaz naturel par son groupe dans le nord-est du pays
« Patrick Pouyanné sera en visite au Mozambique cette semaine pour discuter et évaluer à différents niveaux, les conditions de reprise des activités » au large de la province du Cabo Delgado, rapportent l’agence AFP, précisant qu’il doit s’entretenir avec le président mozambicain, Filipe Nyusi. Mais pour l’heure, Pouyanné n’a pas confirmé officiellement cette visite.
Le géant français avait nettement suspendu il y a près de deux ans, son projet d’exploitation de gaz naturel pesant 16,5 milliards d’euros, après une attaque jihadiste d’ampleur à quelques kilomètres de son site dans la péninsule d’Afungi.
Le Mozambique détient de vastes gisements de gaz naturel au large de ses côtes sur l’océan Indien. Leur découverte il y a plus de dix ans avait fait miroiter au pays d’Afrique australe une place parmi les dix premiers exportateurs de gaz de la planète.
Mais la ruée des grands producteurs mondiaux d’énergie a été entravée par les violences de groupes armés qui terrorisent depuis 2017 la province pauvre à majorité musulmane du Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie.
Les attaques ont déjà fait plus de 4.500 morts dont plus de 2.000 civils, selon l’ONG Acled, et un million de déplacés parmi les civils selon l’ONU. En mars-avril 2021, une attaque surprise et coordonnée dans le port de Palma a contraint TotalEnergies à suspendre la construction de son futur site d’exploitation de gaz naturel.
Un projet de l’Américain ExxonMobil est également suspendu. Seul l’Italien Eni a tiré son épingle du jeu avec une installation flottante en eaux profondes et ses premières exportations ont commencé en novembre.
Avec le soutien de soldats africains à l’armée mozambicaine, les attaques ont certes baissé d’intensité mais des incidents sporadiques continuent.