Le Sénat au Zimbabwe a voté, dans la soirée du mercredi 1er février, un projet de loi qui interdit aux organisations de la société civile de s’engager en politique et donne au gouvernement le pouvoir d’interférer dans leur gouvernance et leurs activités, notamment en modifiant leur gestion interne et leur financement.
La loi, approuvée par l’Assemblée en décembre dernier et devant être ratifiée par le président Emmerson Mnangagwa avant son entrée en vigueur, prévoit des sanctions sévères, comme l’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an, ou encore la fermeture de l’ONG contrevenante.
L’adoption dudit projet de loi qui intervient à quelques mois des élections générales, continue de susciter de vives réactions des ONG qui dénoncent une démarche qui risque de mettre à mal leurs activités.
«C’est le niveau le plus bas auquel un Etat moderne puisse arriver. Surtout un Etat qui est né de la lutte pour la liberté, l’indépendance et la démocratie», a déploré Peter Mutasa, directeur de la Crisis in Zimbabwe Coalition, un conglomérat de plus de 80 organisations de la société civile au Zimbabwe travaillant pour le changement démocratique.
Rappelons que les autorités zimbabwéennes ont eu à annuler, le mois dernier, des accréditations à exercer une activité, touchant 291 ONG. Le gouvernement dit vouloir faire le ménage parmi de nombreuses organisations qui n’existent plus, ce qui signifie que les craintes des organisations de la société civile, voire de l’opposition, ne seraient pas dénuées de tout fondement.