Le procès historique de l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz poursuivi pour malversation et enrichissement illicite peut continuer, le tribunal en charge de ce dossier, ayant décidé mardi, de ne se prononcer sur les contestations de sa compétence qu’à la fin des débats.
Les avocats des parties ont bataillé sur la compétence du tribunal, la défense plaidant que la chambre criminelle ne pouvait pas juger Abdel Aziz et une dizaine de ses co-accusés. Mais la cour a finalement décidé que cette question serait tranchée en même temps que celle de la culpabilité ou non des accusés après les débats sur le fond de l’affaire.
L’ancien président, Abdel Aziz, qui dirigea la Mauritanie de 2008 à 2019, est jugé depuis le 25 janvier pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une fortune immense, en complicité avec deux anciens Premiers ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires.
Ce fils de commerçant, se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d’euros au moment de son inculpation en mars 2021. Il est accusé de détournement de fonds de marchés publics ou d’avoir dépecé à son profit le domaine immobilier et foncier national. Sans nier être riche, Abdel Aziz a refusé de s’expliquer sur l’origine de son patrimoine et crie à la machination politique.
Les débats ont aussi été accaparés par la demande de la défense de remise en liberté de ses clients, placés en détention la veille de l’ouverture du procès, mais ces demandes ont été rejetées par la Cour.
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz s’est accaparé du pouvoir par un putsch militaire en 2008, avant d’être élu président en 2009 et réélu en 2014. Sa chute a commencé fin 2019, quelques mois après avoir passé la main à son dauphin désigné, son ancien chef d’état-major Mohamed Ould El-Ghazouani, lui aussi un général des Forces armées mauritaniennes.