Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont fustigé ce mercredi, dans un communiqué conjoint, la décision des autorités algériennes de dissoudre la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), et exigent l’annulation de cette décision «manifestement politique».
Plus que la LADDH, une organisation indépendante active depuis 38 ans, les deux ONG internationales appellent Alger à mettre fin à sa répression générale contre des organisations indépendantes de la société civile et à veiller à ce qu’elles puissent opérer dans un environnement sûr et propice.
La LADDH avait été dissoute le 29 juin 2022 par le tribunal administratif d’Alger à la suite d’une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur qui avait mis en avant le fait que l’organisation posséderait «plusieurs branches revendiquant son nom et sa légitimité légale».
Dans un communiqué publié le 22 janvier dernier, la Ligue dit avoir pris connaissance du jugement sur Internet, et avoir été «absente ou évitée» durant toute la procédure qui l’avait visée.
Dans sa décision, le tribunal avait justifié la dissolution de la Ligue par, entre autres, ses «activités suspectes» comme «publier des documents et déclarations sur les réseaux sociaux accusant les autorités de réprimer les manifestations», et sa violation de la loi en ne notifiant pas dûment les autorités de ses changements et activités internes ainsi que de ses collaborations avec des organisations étrangères et internationales.
«Les autorités algériennes semblent déterminées à mettre fin à toute activité indépendante qui ferait la lumière sur les violations des droits humains dans le pays», a déploré Eric Goldstein, Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
Pour sa part, Amna Guellali, Directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, a martelé que «le démantèlement par les autorités de la plus ancienne organisation de défense des droits humains du pays restera dans l’histoire comme un acte honteux qui doit être annulé immédiatement».
Pour HRW et Amnesty International, les dispositions juridiques invoquées pour dissoudre la LADDH sont incompatibles avec le droit à la liberté d’association protégé par les lois et normes internationales et africaines relatives aux droits humains.