Trois groupes armés du nord du Mali ayant combattu l’Etat central par le passé ont fusionné mercredi, sur fond de crispation avec Bamako.
Les trois groupes armés jusqu’alors regroupés dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes à dominante touareg avec une composante arabe, ont «décidé de fusionner les mouvements qui composent la CMA en une seule entité politique et militaire», lors d’une cérémonie à Kidal, une ville du nord du Mali sous leur contrôle.
Il s’agit d’un mouvement indépendantiste, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), et deux autres autonomistes, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Ils ont combattu l’Etat malien avant de signer avec lui l’accord de paix dit Accord d’Alger en 2015.
Les signataires invoquent la «volonté des populations de l’Azawad (le nord du Mali) d’unir leurs efforts pour faire face à tous les défis». La CMA a suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger, à l’instar de la totalité des groupes armés signataires, justifiant leur retrait par «l’absence persistante de volonté politique» de la junte au pouvoir.
Fin janvier, la CMA a aussi annoncé qu’elle se retirait de la commission chargée de finaliser le projet de nouvelle Constitution. L’accord signé par ces ex-rebelles en 2015 avec les groupes armés pro-gouvernementaux et l’Etat malien prévoit plus d’autonomie locale et l’intégration des combattants dans une armée dite «reconstituée», sous l’autorité de l’Etat malien. Mais son application reste fragmentaire.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation de la violence des groupes jihadistes et à une grave crise à la fois sécuritaire, politique et humanitaire. Le pays est actuellement dirigé par des militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020.