Le président guinéen Alpha Condé a rejeté mercredi toute proposition de modification du calendrier des élections présidentielles, malgré les demandes persistantes de l’opposition qui promet à nouveau des manifestations.
En maintenant la date des élections présidentielles prévues en octobre 2015, le président Condé s’est attiré la foudre des partis de l’opposition qui protestent depuis plusieurs jours pour obtenir le report de l’échéance électorale à l’année suivante.
La principale crainte de l’opposition guinéenne réside dans le maintien pendant les élections présidentielles, des exécutifs communaux provisoires désignés par l’actuel régime. Ces derniers, proches du parti politique présidentiel, n’ont pas été changés depuis 2005, faute de scrutin communal.
Les leaders de l’opposition craignent ainsi, que des fraudes massives puissent avoir lieu durant les élections présidentielles dans le cas où elles ne sont pas ajournées jusqu’en 2016.
La seule solution pour prévenir ces fraudes et avoir des élections transparentes, martèlent-il, serait une modification du calendrier électoral afin de permettre de nommer de nouveaux exécutifs communaux.
Mais Alpha Condé a réitéré, à l’issue d’un entretien mercredi à Paris avec son homologue français, François Hollande, les propos qu’il avait tenus la semaine dernière à Washington. Des propos qui avaient créé un mouvement de colère parmi les militants de l’opposition, fragilisant par conséquent les perspectives de négociations avec leurs dirigeants malgré la promesse du président guinéen de maintenir ouverte la porte du dialogue à ce sujet.
Une journée «ville morte» avait été organisée par l’opposition en début du mois courant à Conakry, afin de montrer son désaccord avec le président Alpha Condé, une initiative qui a été suivie par une vague de manifestations dans toute la capitale. Depuis cette date, l’opposition cherche à étendre ses protestations à l’ensemble du territoire guinéen. Elle a notamment appelé à des manifestations géantes pour cette journée de jeudi dans toutes les villes du pays et promet une insurrection si rien n’est fait pour reporter les présidentielles.