Des représentants de la société civile des forces de défense et de sécurité et des communautés ethniques au Burkina Faso se sont réunis samedi dernier autour des leaders communautaires de la région des Hauts-Bassins à la Maison de la Culture de Bobo-Dioulasso, pour débattre des problèmes sécuritaires rencontrés par les populations et de trouver les moyens de prévenir les risques d’affrontements intercommunautaires.
Au cours d’une conférence de presse, le chargé de communication de la coalition des leaders communautaires pour la paix, Drissa Sangaré, a estimé qu’une négociation est possible, alors qu’à travers le territoire se multiplient les attaques attribuées à des groupes armés.
Au moins douze civils ont été tués et six blessés dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d’une attaque de djihadistes présumés, dans le Nord-ouest du Burkina Faso, à quelques kilomètres de la frontière malienne, ont indiqué dimanche des habitants.
Les raids meurtriers attribués à des jihadistes se multiplient ces dernières semaines au Burkina. Ces dix derniers jours, une quarantaine de personnes, civils et militaires, sont mortes dans diverses attaques et la semaine dernière, quelque cinquante personnes avaient été tuées dans plusieurs raids jihadistes.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant. Ces violences ont fait des milliers de morts parmi les civils et militaires et quelque deux millions de déplacés.
Le Burkina Faso, le Mali et la Guinée-Conakry, trois pays dirigés par des militaires auteurs de coups d’Etat, ont souhaité jeudi la levée de la suspension de leurs pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union Africaine (UA). Ils avaient été suspendus de ces deux organisations après les prises de pouvoir successives par des militaires en 2020, 2021 et 2022.