Le Front de salut national (FSN), principale coalition de l’opposition en Tunisie a déploré mercredi le «pourrissement» de la situation politique dans le pays après une série d’arrestations qu’elle a qualifiées de «répressives» dans les milieux politico-médiatiques.
Depuis samedi dernier, dix personnalités, pour la plupart des opposants appartenant au parti d’inspiration islamiste Ennahdha et ses alliés, ont été arrêtés lors d’un coup de filet.
L’activiste politique Khayam Turki et le très influent homme d’affaires Kamel Eltaïef, l’ex-ministre Lazhar Akremi et l’ex-responsable au mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jelassi ont été arrêtés sous le soupçon de «comploter contre la sûreté de l’Etat», a indiqué l’avocat Samir Dilou.
Le dirigeant d’Ennahdha Noureddine Bhiri a quant à lui été interpellé pour une publication sur Facebook appelant à manifester contre la politique du président Saied, selon la même source.
«Ces arrestations menées selon des procédures violentes et illégales font entrer la Tunisie dans un état de pourrissement politique», a déploré lors d’une conférence de presse, le président du FSN, Ahmed Nejib Chebbi.
«Le recours à la répression» traduit selon lui «la confusion» de la politique du Président Kais Saied. Lors d’une visite mardi soir au siège du ministère de l’Intérieur à Tunis, le président Saied a déclaré que «ceux qui ont été arrêtés sont des terroristes et doivent être jugés».
Les Etats-Unis ont dénoncé mercredi la vague d’arrestations d’opposants en Tunisie et appelé les autorités de Tunis à respecter une justice indépendante. «Nous sommes profondément préoccupés par les informations faisant état d’arrestations de plusieurs personnalités politiques, hommes d’affaires et journalistes en Tunisie ces derniers jours», a déclaré à la presse, le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.