L’Union pour le progrès et le changement (UPC), l’un des principaux partis de l’opposition du Burkina Faso, a saisi la justice pour contester l’interdiction de la tenue de la réunion de son bureau politique, alors que l’activité des partis politiques est suspendue depuis le coup d’État du 30 septembre 2022.
L’UPC avait annoncé vouloir organiser une réunion de son bureau politique le 18 février 2023, mais la semaine dernière, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, le colonel Boukaré Zoungrana a rappelé à l’UPC par courrier que le texte «suspendant les activités des partis politiques», était toujours en vigueur.
Dans un communiqué, l’UPC a indiqué avoir «décidé de saisir les juridictions compétentes afin qu’elles statuent sur la question», considérant la réponse du ministre comme «une interdiction faite au parti de tenir son activité».
En revanche un autre parti de l’opposition, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), avait pu organiser une réunion de son bureau politique le 28 janvier dernier.
Trois jours plus tard, le ministre Zoungrana lui avait adressé une «lettre d’avertissement», rappelant là aussi la suspension des activités des partis politiques toujours en vigueur.
Avant le coup d’État du 30 septembre 2022, mené par le capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso était dirigé par un autre militaire putschiste, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Les partis politiques n’avaient alors pas le droit d’organiser des réunions publiques mais pouvaient maintenir leurs activités.