Des heurts ont opposé des groupes de jeunes et les forces de sécurité guinéennes jeudi dans la banlieue de Conakry, où ils s’apprêtaient à manifester à l’appel d’un parti de l’opposition, malgré l’interdiction par la junte au pouvoir de tout rassemblement.
Le Front national de défense de la Constitution (FNDC), collectif de défense des droits avait appelé à une marche pour réclamer la libération de trois de ses responsables et de tous les autres prisonniers détenus pour des raisons selon lui politiques, ainsi que pour un retour rapide des civils au pouvoir.
Plusieurs quartiers situés le long de la route «Le Prince» qui traverse la banlieue ont été le théâtre de confrontations répétées entre des groupes de manifestants lançant des pierres et dressant des barricades sur la route, et des gendarmes et des policiers tâchant de les disperser à coups de lacrymogènes. Des coups de feu ont été également entendus.
Le FNCD qui avait appelé à manifester, «déplore une trentaine de personnes blessées, dont certaines par des tirs à balles réelles, et dénombre aussi de nombreuses arrestations», a-t-il indiqué jeudi après-midi dans un communiqué.
Plusieurs journalistes et témoins ont fait état de la présence de soldats au sein de l’important dispositif sécuritaire déployés sur les lieux des rassemblements.
Le recours à l’armée est «une situation préoccupante pour nous dans la mesure où nous ne comprenons pas ce qui peut justifier une telle décision», a déclaré le porte-parole de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH), Alseny Sall.
La junte au pouvoir depuis 2021 interdit toute manifestation politique depuis 2022. Elle a aussi prononcé la dissolution du FNDC.