L’expert de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme au Mali, Alioune Tine a accusé lundi les mercenaires russes de Wagner de «terroriser» la population malienne et de participer à des opérations militaires.
Dans une déclaration publiée à l’issue d’une visite de 10 jours dans ce pays, Alioune Tine a indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles des mercenaires de Wagner ont «participé à des opérations militaires, terrorisé des villageois, exécuté des civils, volé des biens, notamment du bétail et des bijoux, et violé des femmes et des filles».
Les autorités maliennes refusent d’admettre la présence d’agents de Wagner et soutiennent qu’il s’agit uniquement d’«instructeurs militaires» déployés pour former les forces de sécurité maliennes à l’utilisation d’équipements militaires acquis auprès de la Russie.
«Toutefois, je tiens à souligner, comme je l’ai fait dans de précédents rapports, que des sources crédibles m’ont communiqué des informations selon lesquelles des membres du personnel militaire et de sécurité russe participeraient bel et bien à des opérations de combat et commettraient de graves violations des droits de l’Homme et atteintes à ces droits», a déclaré l’expert onusien.
Par ailleurs, l’expert Alioune Tines a exhorté le Mali, dirigé par des militaires putschistes depuis août 2020, à ouvrir l’espace civique et démocratique et à redoubler d’efforts pour lutter contre l’impunité dont jouissent les auteurs des violations des droits humains, en vue de la transition promise vers une restauration d’un pouvoir civil élu.
L’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont maintenu dimanche dernier la suspension du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée et du Soudan. Les trois premiers pays avaient demandé en vain, le 10 février, la levée de leur suspension de l’Union Africaine et de la CEDEAO, déplorant les «sanctions imposées».