Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, a reçu lundi un projet de la nouvelle Constitution, amendant un avant-projet contesté à l’automne dernier, ont rapporté ses services.
«Le document final, que je viens de recevoir aujourd’hui, cristallisera, à n’en pas douter, l’espoir de la nation toute entière quant à l’instauration d’une véritable démocratie», déclare le colonel Goïta, cité dans un communiqué de la présidence.
Le projet qui lui a été remis lundi amende un avant-projet divulgué en octobre 2022. Le contenu de ce nouveau projet présenté comme «final» par la présidence malienne n’avait pas été rendu public lundi en début de soirée.
Dans le calendrier élaboré par la junte, cette Constitution était censée être soumise à un référendum le 19 mars 2023. Mais à moins de trois semaines de cette échéance, la présidence malienne ne dit rien sur le sujet.
Des parties de l’avant-projet «ont été supprimées, certaines fusionnées et d’autres reformulées», précise dans le communiqué de la présidence, le coordinateur de la commission qui a finalisé le projet, Fousseyni Samaké.
Le projet comporte 191 articles au lieu de 195, dit-il. L’avant-projet renforçait considérablement les pouvoirs du président. Il écartait aussi l’hypothèse d’une fédération qui aurait conféré une forte autonomie au nord du pays, d’où sont parties en 2012, les insurrections indépendantiste et salafiste, donnant lieu à un début d’une profonde crise sécuritaire et politique qui continue aujourd’hui.
Le colonel Goïta faisait partie des officiers qui ont renversé la présidence civile en 2020. Il s’est fait investir président pour une période dite de transition à la suite d’un second putsch en 2021. L’actuelle Constitution malienne date de 1992. Le pays a été théâtre de trois coups d’Etat depuis 1991 et cinq depuis l’indépendance.