Le gouvernement de la Tunisie a appelé mardi les ambassades étrangères accréditées dans le pays, à «ne pas s’immiscer dans ses affaires intérieures» à la suite d’informations sur des rencontres que des personnalités récemment arrêtées auraient eues avec des diplomates occidentaux.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que Tunis «tient à faciliter le travail et les contacts des missions diplomatiques accréditées auprès d’elle afin de promouvoir les relations d’amitié et de coopération avec les pays frères et amis».
Mais ce travail, a insisté le ministère, doit être effectué «dans le respect des exigences de la Convention de Vienne sur les Relations Diplomatiques, qui stipule clairement le devoir des diplomates de respecter les lois du pays auprès duquel ils sont accrédités et de ne pas s’immiscer dans ses affaires intérieures».
Le Département tunisien des Affaires étrangères indique que cet appel fait suite «à ce qui a été rapporté par certains médias et sur les réseaux sociaux concernant la poursuite en justice de quelques personnes pour avoir pris contact avec des missions diplomatiques accréditées à Tunis».
Une vingtaine de personnalités ont été arrêtées en Tunisie depuis le début de février lors d’un coup de filet dénoncé par l’opposition comme une tentative de la museler sur ordre du président Kais Saied qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains, depuis juillet 2021.
Plusieurs médias ont fait état de rencontres entre certaines personnalités arrêtées avec des diplomates occidentaux en poste à Tunis. Amnesty International a estimé que la récente vague d’arrestations était «une tentative délibérée visant à étouffer la contestation, notamment les critiques à l’égard du président», et exhorté ce dernier à «mettre fin à cette chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques».