Près de 300 Maliens et Ivoiriens ont rejoint le week-end dernier, leurs pays après avoir été rapatriés en avion de Tunisie pour fuir des agressions et des manifestations d’hostilité au parfum raciste, après une violente charge du Président Kais Saied contre les migrants en situation irrégulière dans ce pays maghrébin.
135 ressortissants maliens sont arrivés à Bamako, où ils ont été accueillis par le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, Sadio Camara, et le ministre des Maliens établis à l’étranger, Alhamdou Ag Ilyene qui a précisé que 97 hommes, 25 femmes et 13 enfants étaient à bord de l’appareil en provenance de la Tunisie.
A Abidjan, un vol de 145 passagers a également atterri en fin de journée. Ils ont été accueillis par le Premier ministre Patrick Achi et plusieurs ministres. Selon le gouvernement ivoirien, 1.300 ressortissants ont été recensés en Tunisie pour un retour volontaire.
Le 21 février, le président tunisien Saied avait affirmé que la présence en Tunisie de «hordes» d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était une source de «violence et de crimes et relevait d’une entreprise criminelle visant à changer la composition démographique du pays».
Bon nombre des 21.000 ressortissants d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail et leur logement. Des dizaines de ces migrants ont été arrêtés lors de contrôles policiers, certains sont encore en détention. D’autres ont témoigné auprès d’ONG, de l’existence de «milices» tunisiennes qui les pourchassent et les détroussent.
La Tunisie a décidé le 4 mars 2023 d’exonérer les ressortissants d’Afrique subsaharienne qui veulent retourner volontairement dans leur pays des pénalités imposées aux personnes en situation irrégulière (25 euros/mois de séjour irrégulier) dont le montant global, pour certains, dépasse les 1.000 euros à verser.