L’un des candidats battus à l’élection présidentielle au Nigeria, Atiku Abubakar du Parti Démocratique Populaire (PDP) a manifesté lundi en compagnie de quelques centaines de ses partisans à Abuja, la capitale, devant le siège de la Commission électorale (Inec) qu’ils accusent d’avoir manipulé les résultats du vote.
Des centaines de militants du PDP, habillés en noir, ont marché lundi à midi jusqu’au siège de la Commission électorale, en agitant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Non au trucage des élections», «Inec, publiez les vrais résultats» ou encore «Sauvons notre démocratie».
Bola Tinubu, candidat du parti au pouvoir, a été déclaré mercredi nouveau président élu du pays le plus peuplé d’Afrique par l’Inec, au terme du processus électoral.
Les deux principaux candidats malheureux à la présidentielle, Atiku Abubakar du PDP, arrivé deuxième et l’outsider Peter Obi du parti travailliste (Labour Parti –LP), arrivé troisième, ont contesté les résultats du scrutin, dénonçant des fraudes massives.
La Commission a «directement aidé et participé au monumental trucage et à la manipulation des résultats de l’élection en faveur du parti au pouvoir», a accusé lors de ce rassemblement, le président national du PDP, Iyorchia Ayu.
Si l’Inec a reconnu «des failles» lors du processus électoral, elle rejette cependant les accusations de fraude. Les observateurs internationaux, notamment ceux de l’Union européenne, avaient eux relevé des problèmes logistiques majeurs, des électeurs privés de leurs droits et un manque de transparence.
Bola Tinubu, l’ancien gouverneur de la capitale économique Lagos, succèdera au président sortant, Muhammadu Buhari, 80 ans, qui doit se retirer en mai avec un bilan désastreux marqué par l’explosion de la pauvreté et de l’insécurité. Tinubu a appelé ses adversaires à «faire équipe ensemble. Nous devons travailler dans l’unité pour recoller les morceaux brisés», leur a-t-il suggéré.