L’opposition guinéenne a annoncé mercredi soir le report d’une manifestation à risques contre la junte militaire au pouvoir, une manifestation qu’elle avait prévue ce jeudi dans la capitale, Conakry pour donner, selon elle, une chance de succès à une médiation d’autorités religieuses.
Une coalition de partis politiques, syndicats et organisations de la société civile remontés contre la junte, avait appelé à une «marche pacifique» ce jeudi 9 mars pour réclamer l’arrêt des poursuites judiciaires «fantaisistes» selon eux, contre les opposants, la levée de la suspension des manifestations et un cadre de dialogue inclusif et crédible avec la junte.
Trois dirigeants d’un collectif d’opposition et un certain nombre de personnalités politiques croupissent en prison, après avoir été l’objet d’enquêtes judiciaires ou sont en exil.
«Les Forces vives de Guinée (FVG) ont décidé de reporter la manifestation pacifique prévue initialement le 9 mars 2023 (à Conakry et dans sa périphérie) au mercredi 15 mars 2023», indique un communiqué.
Ce report «a pour objectif de donner toutes les chances de réussite aux démarches menées par l’équipe du ministre Secrétaire général des Affaires religieuses et l’imam de la Grande mosquée de Conakry pour la satisfaction des revendications légitimes des FVG», ajoute le communiqué.
Une précédente manifestation avec les mêmes mots d’ordre mi-février avait entraîné des affrontements entre les forces de sécurité et des groupes de jeunes manifestants, faisant trois morts parmi eux.
Les militaires qui dirigent le pays depuis le putsch de septembre 2021, interdisent toute manifestation. Sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ils se sont engagés à céder le pouvoir à des civils élus au terme d’une période transitoire de deux ans, à partir de janvier 2023.