Le Ghana a été sommé de limiter son activité pétrolière dans une zone offshore que le pays se dispute avec la Côte d’Ivoire. Il ne devra plus, jusqu’à nouvel avis, entreprendre de nouveaux forages sur une zone maritime faisant l’objet d’un litige avec le pays d’Allassane Ouatarra. Cette mesure « conservatoire » a été prise par le Tribunal international du droit de la mer (TIDM) dans le litige de la mer qui oppose les deux pays, et devait permettre au tribunal de faire un jugement sur le fond.
Les deux pays ont saisi la TIDM pour ce litige maritime à fin 2014, après plusieurs négociations qui n’ont pas porté leurs fruits. La Côte-d’Ivoire, avait saisi la TIDM pour obtenir une suspension de tous les travaux de recherche, d’exploration et de forage dans la zone litigeuse.
Mais, la Chambre Spéciale chargé de cette affaire, a estimé que la demande de suspension sollicitée par la Côte d’Ivoire « porterait atteinte aux droits revendiqués par le Ghana et créerait pour lui une charge excessive, et qu’une telle ordonnance pourrait également causer des dommages au milieu marin », a indiqué cette juridiction basée à Hambourg, en Allemagne, dans un communiqué de presse.
La décision « provisoire » de la TIDM, reste « nettement » favorable pour la Côte d’Ivoire qui avait demandé des « mesures conservatoires » au Tribunal. Mais, le Ghana en tire aussi profit car le pays peut poursuivre l’exploitation des forages pétroliers déjà entamés. Une partie des forages épargnés par la mesure d’interdiction appartient à la société britannique Tullow Oil. Ce privilège donné au Ghana, est dans l’optique de prévenir « les pertes financières importantes », que pouvaient subir ce pays, a indiqué la TIDM.
Ce litige pétrolier est né entre la deuxième (Côte d’Ivoire) et la troisième (Ghana) économie de l’Afrique de l’Ouest, puisque les deux pays ont du mal à s’entendre sur le tracé de leur frontière maritime, qui traverse un gisement de pétrole offshore que les deux voisins souhaitent exploiter.
L’exploitation des ressources pétrolières a débuté par le Ghana, en 2010. Le pays a commencé à exploiter ses ressources pétrolières dans les champs offshores de l’Ouest, à la limite avec la Côte d’ Ivoire, qui produisent environ 100.000 barils par jour.