L’opposition guinéenne a repris contact lundi avec le Gouvernement dominé par les militaires après des mois d’absence de dialogue.
Des représentants des Forces vives, une coalition des principaux partis, de syndicats et d’organisations non-gouvernementales, ont accepté de rencontrer le Premier ministre, Bernard Goumou sous l’égide de leaders religieux.
Un des intercesseurs, Jean Boston Bangoura, de l’Eglise anglicane a déclaré devant des journalistes qu’il s’agissait d’une «prise de contact» entre le gouvernement et les autres partenaires.
L’opposition n’a pas communiqué après la rencontre de ce lundi sur le maintien ou le report de la mobilisation de mercredi 15 mars. Abdoulaye Barry, un responsable syndical membre des Forces vives, a cependant déclaré que, «si la junte prenait la démarche des religieux au sérieux, elle n’irait pas arrêter un des acteurs majeurs des Forces vives».
Abdoul Sacko et Ismaël Diallo, deux militants de la société civile ont été interpellés samedi dernier pour des raisons non communiquées, puis relâchés. Abdoul Sacko en particulier est une figure connue, membre des Forces vives, au sein de la coalition opposée à la junte.
Le ministère de la Justice qui a publié dimanche dernier un communiqué, a réclamé au parquet un «rapport circonstancié», et assure qu’il ne «tolèrera aucune démarche violant les droits de tous citoyens en conflit avec la loi».
La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte militaire qui a pris le pouvoir à la faveur d’un des putschs qu’a connus l’Afrique de l’Ouest depuis août 2020. Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre le pouvoir à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
L’opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d’arrestations de personnalités et d’enquêtes judiciaires.