Des milliers de partisans de l’opposition sénégalaise se sont rassemblés mardi à Dakar, première étape d’une séquence avec des marches annoncées dans le pays mercredi à la veille de l’ouverture du procès de l’un de ses chefs de jeudi 16 mars dans la capitale du Sénégal.
Le rassemblement de mardi visait à faire cesser «l’instrumentalisation» de la justice ainsi que les arrestations «arbitraires» des opposants, selon les organisateurs.
Les autorités ont autorisé le meeting alors que l’opposition avait prévenu qu’elle passerait à l’acte même en cas d’une éventuelle interdiction. «S’il n’y a pas de risque notoire, on autorise. S’il y a un risque, on n’autorise pas parce qu’on doit concilier le droit à la manifestation mais le droit aussi à la quiétude, à la libre circulation des personnes et des biens et au bon fonctionnement des institutions», a déclaré à la presse, le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana.
Les tensions vont grandissant à moins d’un an de la présidentielle au Sénégal. Les dossiers judiciaires ouverts contre l’opposant Ousmane Sonko et l’hypothèque qu’ils font peser sur sa candidature à la présidentielle sont sources de crispations, tout comme le doute que le Président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non, un troisième mandat.
La mise en cause de Sonko dans une affaire de viols présumés avait déclenché en mars 2021, des émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
Sonko réfute les accusations de viols et crie au complot pour l’éliminer politiquement. Il est également poursuivi dans une affaire distincte, par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, pour «diffamation, injures et faux».
Son procès est prévu jeudi. Ces deux procédures pourraient sceller sa candidature à la présidentielle de 2024, les textes prévoyant une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation.