L’opposition en Guinée-Conakry a annoncé ce dimanche 19 mars, avoir reporté une manifestation contre la junte, prévue normalement ce lundi 20 mars à Conakry, pour un «apaisement» dans le pays et «l’ouverture d’un dialogue crédible» avec le pouvoir.
Les Forces vives de Guinée (FVG), une coalition des principaux partis de l’opposition, de syndicats et d’organisations non-gouvernementales, avaient appelé à une marche «pacifique» ce lundi, pour revendiquer un retour rapide des civils au pouvoir et la libération de tous les prisonniers qu’elles considèrent comme politiques.
Les Forces vives «décident d’accéder à la demande des autorités religieuses (musulmanes et chrétiennes), et de reporter la manifestation (prévue lundi) à une autre date qui sera communiquée ultérieurement», indique la coalition FVG dans un communiqué publié dimanche, précisant que ce report est destiné à «permettre aux autorités religieuses de mener leurs démarches (de conciliation) dans le calme et la sérénité».
Outre un «arrêt des poursuites et des harcèlements judiciaires fantaisistes», les Forces vives réclament également des autorités «l’acceptation d’un dialogue» sous la présidence de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ajoute le communiqué.
Le report de la manifestation prévue lundi fait suite à l’abandon, annoncé vendredi 17 mars, des poursuites contre un cadre des Forces vives, Abdoul Sacko, a expliqué le week-end écoulé Rafiou Sow, un responsable des Forces vives qui en avaient fait une exigence. Sacko avait été interpellé le 11 mars dernier pour son implication dans l’organisation de manifestations interdites et relâché le même jour.
La junte qui a pris le pouvoir par la force en 2021 et interdit ensuite toute manifestation. Les militaires se sont engagés sous pression internationale à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes.