Une procédure judiciaire visant à faire reconnaître par Londres comme illégale la détention au Nigeria d’un chef séparatiste du Biafra, Nnamdi Kanu, a échoué jeudi 23 mars devant la justice britannique.
Jouissant de la double-nationalité nigériane et britannique, Nnamdi Kanu est le chef du Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob) qui cherche à faire reconnaître un État séparé pour l’ethnie Igbo, dans le sud-est du Nigeria.
Son frère Kingsley Kanu a engagé une procédure devant la justice britannique, reprochant au ministère britannique des Affaires étrangères de refuser de reconnaître comme illégale sa détention. Mais la justice britannique a rejeté sa requête.
Kingsley Kanu, dans une réaction sur le site de ses avocats, a estimé que «ce jugement pose une dangereuse limitation aux obligations qu’ont les autorités britanniques envers tout citoyen britannique détenu par un Etat voyou à l’étranger». Sa famille entend faire appel.
Ancien agent immobilier à Londres, Nnamdi Kanu a été arrêté en 2015 mais a échappé à son contrôle judiciaire deux ans plus tard avant de refaire surface au Royaume-Uni et en Israël.
En octobre, la justice nigériane a acquitté Nnamdi Kanu, poursuivi pour «terrorisme et trahison». La Cour d’appel d’Abuja a jugé qu’il avait été transféré «illégalement» du Kenya vers le Nigeria. Mais il avait été maintenu en détention dans l’attente d’un nouveau procès.
Le gouvernement nigérian considère le mouvement Ipob comme une organisation terroriste, l’accusant d’attiser les tensions ethniques en parlant de génocide contre les Igbos.
En 1967, une déclaration unilatérale d’une République du Biafra a conduit à une guerre civile de trente mois, qui a fait plus d’un million de morts, des Igbos pour la plupart.