Près de 290 ressortissants ivoiriens ont été rapatriés jeudi 23 mars de la Tunisie en Côte d’ivoire, a annoncé l’ambassadeur ivoirien à Tunis, Ibrahim Sy Savané.
Selon Savané, 287 personnes, dont 266 adultes et 21 bébés, ont été rapatriés vers Abidjan à bord d’un gros porteur affrété par la compagnie Ethiopian Airlines. Cela porte à 1.053 le nombre d’Ivoiriens rapatriés de Tunisie depuis le 4 mars, a précisé Savané. Ces migrants font partie d’un groupe de 2.896 Ivoiriens à s’être inscrits auprès de l’ambassade pour être rapatriés.
Le 21 février dernier, le Président Saied avait affirmé que la présence en Tunisie d’immigrés clandestins d’Afrique subsaharienne était source de «violence et de crimes et visait à changer la composition démographique» du pays.
Les jours suivants, des migrants originaires d’Afrique ont fait état d’une recrudescence des agressions les visant et se sont précipités par centaines à leurs ambassades pour être rapatriés.
La communauté ivoirienne est, avec au moins 7.000 personnes selon les estimations, la plus importante communauté d’Afrique subsaharienne en Tunisie, grâce à une exemption de visa à l’entrée au profit des Ivoiriens.
La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite de rejoindre l’Europe clandestinement par la mer, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa.
Le porte-parole de la Garde nationale tunisienne a indiqué ce 23 mars que les garde-côtes avaient intercepté depuis mercredi 2.034 migrants, dont neuf Tunisiens seulement. Les corps de sept autres, tous des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, ont été repêchés, selon la même source.
Dans une résolution adoptée la semaine dernière, le Parlement européen a «condamné fermement le discours raciste du Président Saied contre les migrants subsahariens et les attaques qui ont suivi».