Les militants du Mouvement Libérez Karim (MLK) arrêtés en Gambie ont finalement été libérés ce dimanche 03 mai, sur ordre du président gambien, Yayah Jammeh, après avoir été enfermés en prison pendant cinq jours.
«Nous avons subi des interrogatoires répétés pendant 7 tours d’horloge. Diverses questions nous ont été posées dont naturellement l’origine de nos fonds», a confié à la presse, le coordonateur du MLK, Aly Nar N’diaye.
Quatre membres du MLK, proches du fils de l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, s’étaient rendus dans la capitale gambienne pour plaider la cause de Karim Wade à l’occasion à la 56ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) qui a débuté le 21 avril dernier et devrait se poursuivre jusqu’au 7 mai.
Il était précisément question, pour eux, d’«informer et mettre à la disposition des délégués toutes les informations nécessaires sur la situation d’injustice dont le prisonnier politique Karim Wade est victime depuis près de trois ans».
Au départ, quelques jours après leur arrivée à Banjul, ces supporters de Karim Wade, ancien ministre sénégalais des infrastructures, étaient déclarés «portés disparus», alors qu’ils avaient été arrêtés par des agents de la «National Intelligency Agency» (service de renseignement gambien). D’aucuns craignaient pour leur sécurité dans le pays de Yayah Jammeh qui, récemment, avait clairement annoncé l’impossibilité pour son pays d’offrir l’hospitalité aux ennemis de l’actuel président du Sénégal, son ami Macky Sall.
Qu’à cela ne tienne, plusieurs ONG, prenant part à la présente session de la CADHP, continuent à s’interroger sur l’opportunité d’abriter le siège de la CADHP en Gambie, et ce depuis la création de cette instance en 1987, au moment, relèvent-elles, ce pays « viole de manière systématique et en toute impunité les droits humains et la liberté d’expression ».
Selon le témoignage du coordonnateur du MLK, son groupe qui a déjà regagné le Sénégal, a vécu «de terribles moments dans une prison où ils ont dormi avec les pères et enfants des malheureux putschistes» présumés autour d’un coup d’état manqué contre le président Jammeh.