La journée de mardi a été marquée en Somalie par l’arrivée inopinée du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, venu réaffirmer l’engagement des Etats Unis en soutien à la transition en cours pour le rétablissement de la sécurité et la paix dans le pays.
Le département d’Etat américain a souligné que cette visite surprise marque une première historique et sans précédent pour un chef de la diplomatie américaine dans ce pays de la Corne d’Afrique en guerre.
Après avoir atterri à l’aéroport de Mogadiscio mardi, John Kerry a été reçu par le chef d’Etat somalien, le président Hassan Cheikh Mohamoud et son premier ministre Omar Abdirashid Ali Sharmake. L’essentiel des discussions entre les deux parties a porté sur la lutte acharnée que mènent les autorités somaliennes contre les groupes islamistes rebelles des Shebab. D’après des sources proches du dossier, le message véhiculé par cette visite surprise souligne l’important intérêt que porte la diplomatie américaine au combat mené par l’armée somalienne contre les djihadistes Shebab.
Depuis 1991, date de l’éviction du président Siad Barre, la Somalie est plongée dans un état de guerre civile. Le pouvoir central peine à asseoir son affluence sur tout le territoire national, malgré les cuisantes défaites subies par les groupes terroristes des Shebab ces derniers mois. L’insurrection armée menée par les Shebab depuis 2007, s’est petit à petit transformée en attaques terroristes et en actions de guérilla. Les combattants rebelles mènent d’ailleurs régulièrement des attaques contre les contingents militaires étrangers installés en Somalie.
Encore très impliqués militairement en Somalie, les Etat Unis restent toujours aussi traumatisés par l’échec de leur intervention militaire et humanitaire sous pavillon de l’ONU au début des années 1990. La débâcle militaire symbolisée par le sinistre « Black Hawk down » du 3 octobre 1993 durant la bataille de Mogadiscio, a mis en déroute les troupes américaines qui ont subi de lourdes pertes en vies humaines en plus des importants dégâts matériels. Plusieurs hélicoptères américains avaient été abattus et 18 soldats américains tués durant cette bataille.