L’indemnisation des victimes de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d’Ivoire, démarrera en juillet, a annoncé un responsable de la structure en charge de l’opération. La phase de réparation et d’indemnisation va « débuter dès le mois juillet », a déclaré Désiré Amon Tanoé, vice-président de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (Conariv).
Elle commencera trois mois avant la présidentielle d’octobre, pour laquelle le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara fait office de grand favori. Avant cela, les dernières victimes qui souhaiteraient être indemnisées sont appelées à venir « se faire recenser » du 11 mai au 11 juin, a indiqué M. Tanoé, par ailleurs roi de Bassam, et qui représente la chefferie traditionnelle au sein de la Conariv.
L’opération est « une dernière chance qu’on donne aux retardataires qui n’ont pu, pendant la période de fonctionnement de la CDVR, venir se faire identifier et recenser », a expliqué M. Tanoé.
La Conariv a remplacé mi-décembre la Commission dialogue, vérité et réconciliation, aux résultats contrastés. La CDVR, qui n’a eu qu’un très faible écho dans la population, a toutefois réussi à recenser quelque 74.000 victimes. Alassane Ouattara avait annoncé fin 2014 la création d’un fonds d’environ 15 millions d’euros pour l’indemnisation des victimes de la crise post-électorale de 2010-2011.
« Les victimes ne croyaient plus au dédommagement. Cela va beaucoup aider à la réconciliation », a assuré M. Amon Tanoé. Plus de 3.000 personnes ont péri en cinq mois de guerre civile, selon la justice ivoirienne, qui attribue plus de 700 morts aux éléments pro-Ouattara et le double aux pro-Gbagbo.