Le secteur manufacturier zimbabwéen a connu une expansion importante en 2022 grâce à la réinjection de 70% de toutes les devises étrangères entrant dans le pays, a indiqué ce lundi 3 avril, la Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ).
«Le plus grand bénéficiaire des 3,8 milliards de dollars américains obtenus grâce aux exportations minières est le secteur manufacturier», a déclaré le gouverneur de la RBZ, John Mangudya lors d’une rencontre organisée par l’Institute of Directors Zimbabwe (IOD-Z).
«Le secteur manufacturier devrait ainsi continuer à croître parce qu’il représente le plus grand utilisateur de devises étrangères, une situation qui n’a jamais été observée au cours des 10 dernières années», a-t-il soutenu.
Dans cette optique, M. Mangudya a signalé qu’il y a cinq ans, la plupart des entreprises manufacturières utilisaient 10 à 20% de leur capacité de production disponible pour manque de ressources financières, mais cette situation s’est améliorée.
«Aujourd’hui, ces chiffres sont passés à environ 60% d’utilisation de la capacité», a-t-il indiqué, notant que le système d’enchères mis en place a permis d’assurer une bonne répartition des devises entre tous les opérateurs industriels du pays.
Le Zimbabwe est plongé dans une grave crise économique depuis une vingtaine d’années. Électricité, nourriture, carburant, médicaments, tout manque dans le pays à l’économie exsangue marquée par une inflation galopante.
Le dollar zimbabwéen n’a cessé de perdre de sa valeur, impactant lourdement le pouvoir d’achat des populations et plongeant les entreprises dans le désarroi.
Alors que le pays est encore privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, le Zimbabwe vient d’obtenir un prêt de 193,3 millions de dollars de la part des banques sud-africaines pour financer la construction de plusieurs hôpitaux. Le ministre des Finances estime que le prêt reflète une amélioration du profil du risque souverain du pays.