Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche 9 avril au centre de Tunis à l’appel du Front de salut national (FSN), principale coalition d’opposition au Président Kais Saied, pour réclamer la libération d’une vingtaine d’opposants arrêtés depuis début février 2023.
Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de 20 opposants et des personnalités dont des ex-ministres, des hommes d’affaires et le patron de la radio la plus écoutée du pays, «Radio Mosaïque».
Ces arrestations, dénoncées par des ONG locales et internationales, ont visé des figures politiques de premier plan du FSN et sa principale composante, le parti d’inspiration islamiste Ennahdha.
Ce dimanche 9 avril, portant des drapeaux tunisiens ou des pancartes à l’effigie des personnes emprisonnées, environ 300 militants de partis d’opposition ont scandé des slogans appelant à leur libération devant le Théâtre municipal de Tunis.
Lors de la manifestation, Samir Ben Amor, un responsable du Parti républicain, a réclamé un «dialogue national afin d’élaborer une feuille de route pour sauver la Tunisie et revenir sur la voie démocratique».
Belgacem Hassen, du FSN a demandé de son côté que le «parquet ou la justice prenne le relais (de la police, ndlr) et présente au peuple tunisien les accusations contre les détenus».
Dénonçant «une chasse aux sorcières», Amnesty International a appelé le pouvoir tunisien à «abandonner l’enquête pénale visant au moins 17 personnes (…) sur la base d’accusations infondées de complot».
Le président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de «terroristes», affirmant qu’elles étaient impliquées dans un «complot contre la sûreté de l’Etat».
Saied, qui n’avait pas été vu en public depuis le 22 mars dernier, est réapparu en début de semaine dernière, dans une vidéo de ses services, et a démenti outrageusement toute vacance du pouvoir.