Un économiste sud-africain a indiqué ce 10 avril que la mise en œuvre d’une politique favorable à la transition énergétique en Afrique du Sud doit veiller à ne pas creuser les inégalités sociales et aggraver le chômage.
«L’Afrique du Sud, qui se trouve sous pression pour passer des combustibles fossiles à l’énergie verte, est confrontée à des défis socio-économiques profondément enracinés, tels que les inégalités et le chômage», a déclaré l’économiste sud-africain Mzukisi Qobo, directeur de la «Wits School of Governance» relevant de l’Université du Witwatersrand (Johannesburg).
Rappelant que le pays dispose d’un taux de chômage «inacceptablement» élevé, il a noté qu’une transition énergétique verte qui n’est pas ancrée dans l’équité et l’inclusivité pourrait potentiellement multiplier les risques socio-économiques.
«L’Afrique du Sud doit trouver un équilibre entre les préoccupations environnementales, les impératifs socio-économiques et la sécurité énergétique, dans ses stratégies de transition», a-t-il expliqué.
Selon Qobo, un passage rapide à l’énergie verte affectera les personnes employées dans le secteur de l’extraction du charbon qui représentent un cinquième du nombre total d’employés du secteur minier. À cet égard, il a souligné que pour réussir la transition vers une énergie verte, le gouvernement doit être attentif non seulement aux facteurs environnementaux, mais également aux besoins socio-économiques de la population.
L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est extrêmement dépendante du charbon pour sa production d’électricité. La crise de l’électricité s’est aggravée en Afrique du Sud depuis l’année dernière, les délestages programmés durant parfois jusqu’à 12 heures par jour.
L’entreprise publique Eskom est incapable de produire suffisamment pour les 60 millions de Sud-Africains, avec des centrales vieillissantes et mal entretenues.