L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté mercredi sur la hausse de décès des migrants traversant la Méditerranée, au cours des trois premiers mois de cette année.
Le premier trimestre 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants tentant d’atteindre l’Europe par la Méditerranée depuis 2017, avec 441 vies perdues, a-t-elle indiqué, reconnaissant en même temps que «c’est probablement une sous-estimation du nombre réel de vies perdues en Méditerranée centrale».
Pour expliquer cette augmentation de décès, l’OIM pointe du doigt «les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage menées par les Etats qui coûtent des vies humaines». Des rapports font état de retards dans les interventions de sauvetage menées par les Etats et d’entraves aux opérations des navires de sauvetage des ONG en Méditerranée centrale, soutient l’organisation.
L’OIM déplore que des centaines de migrants et réfugiés continuent de tenter de rejoindre l’Europe via la Méditerranée en dépit du fait que ces traversées sont périlleuses. «Pendant le week-end de Pâques, 3.000 migrants ont atteint l’Italie, ce qui porte le nombre total d’arrivées depuis le début de l’année à 31.192 personnes», précise-t-elle.
Le Directeur général de l’OIM, António Vitorino fait savoir que «la crise humanitaire qui persiste en Méditerranée centrale est intolérable. Avec plus de 20.000 décès enregistrés sur cette route depuis 2014, je crains qu’il y ait une normalisation de ces décès».
L’OIM invite également à de nouvelles actions concertées pour démanteler les réseaux criminels de passeurs et poursuivre ceux qui profitent du désespoir des migrants et des réfugiés en facilitant ces voyages dangereux.