L’exportation de drones par le régime iranien à des acteurs déstabilisateurs est en train d’ébranler toute la région MENA, et comme l’a montré la guerre en Ukraine, même les pays occidentaux, affirme Alex Grinberg, expert à l’Institut de sécurité et de stratégie de Jérusalem, pour qui, après le Hezbollah libanais, les Houthis au Yémen, le régime des mollahs a récemment livré ses engins au Front Polisario en Algérie, menaçant la stabilité en Afrique du Nord.
Les drones et les missiles font partie intégrante de la course à la puissance asymétrique de l’Iran, aidant le régime à mener à bien ses politiques régionales en apportant son soutien à des organisations terroristes et en favorisant le chaos et les conflits, explique Alex Grinberg dans le journal Fathom, soulignant que le « régime iranien a misé sur les drones comme atout militaire stratégique ».
Alors que les drones iraniens dans la région favorisent les conflits et le chaos depuis 2017, jusqu’à la fourniture de drones iraniens pour la guerre de la Russie contre l’Ukraine, cela s’est produit sous les radars des médias occidentaux et l’attention des décideurs, ajoute l’expert.
D’autres acteurs déstabilisateurs de la région s’intéressent désormais de plus en plus à la fourniture de drones iraniens. Les iraniens se sont vantés que le pays était en train de devenir une « superpuissance du drone ». Le principal conseiller militaire du Guide suprême iranien, Rahim Safavi, a annoncé que plus de 20 pays étaient intéressés par l’achat de drones iraniens.
Après la Russie, « c’est l’Algérie qui figure en tête de liste des clients. Le régime algérien est connu pour ses violations des droits de l’Homme, notamment les restrictions imposées aux libertés d’expression et de religion des chrétiens et d’autres minorités, et pour les difficultés socio-économiques abyssales de sa population. Tasneem, un média iranien affilié au CGRI (corps des gardiens de la révolution islamique), a rapporté que l’Algérie avait l’intention d’établir un centre de recherche et de développement de drones dans la ville de Sidi Abdellah, dans le nord de l’Algérie », affirme l’expert.
Le Front Polisario, soutenu par la junte algérienne et allié iranien dans la région, s’oppose farouchement aux liens croissants entre le Maroc et Israël, et n’hésitera pas à utiliser des drones iraniens contre le Royaume. Cette situation pourrait menacer la stabilité et la sécurité en Afrique du Nord et constituer une menace grave pour les intérêts occidentaux dans la région, estime Alex Grinberg.
Pour lui, « les États-Unis devraient faire pression pour empêcher cet axe impie de régimes autoritaires d’acquérir des capacités destructrices de pointe de l’Iran ».
Les Iraniens utilisent souvent le personnel du Hezbollah pour instruire les milices arabophones. C’est pourquoi livrer des armes de l’Iran au Polisario par la médiation incontestable de l’Algérie signifie également renforcer la présence du Hezbollah en Afrique du Nord.
« L’Algérie pourrait encourager le Polisario à attaquer plus violemment le Maroc maintenant qu’il dispose de drones iraniens. Cela entraînera une réponse plus sévère de la part du Maroc. Par conséquent, la tension déjà existante entre les deux pays en raison du soutien de l’Algérie à la guérilla du Polisario risque de devenir incontrôlable », alerte Alex Grinberg.