La corruption et le vol coûtent 55 millions de dollars par mois en moyenne à la compagnie publique d’électricité sud-africaine «Eskom», un établissement public plombé par une lourde dette et incapable de produire suffisamment de courant pour le pays qui est plongé depuis des années, dans une grave crise énergétique, a révélé ce mercredi 26 avril, l’ex-PDG de l’entreprise, Andre de Ruyter.
Interrogé à distance par une Commission parlementaire sur les comptes publics, Andre de Ruyter a déclaré qu’«il s’agit d’une estimation prudente basée sur mon évaluation des pertes subies par Eskom qui ont été portées à ma connaissance», affirmant que près d’un milliard de rands, soit l’équivalent de 55 millions de dollars, «est volé à Eskom» chaque mois.
Depuis des mois, les 60 millions de Sud-Africains sont privés de courant jusqu’à 12 heures par jour. La première puissance industrielle du continent africain est incapable de tirer suffisamment d’électricité des centrales vétustes et mal entretenues d’Eskom occasionnant chaque jour à l’économie du pays, quelque 50 millions de dollars en pertes de production, selon le gouvernement.
Après des années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), Eskom affiche aujourd’hui à son actif, une dette de 422 milliards de rands, soit environ 23 milliards de dollars, que le gouvernement tente d’éponger.
L’Afrique du Sud tire encore 80% de son électricité du charbon. Un plan d’investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé par les pays riches l’an dernier à la COP27 dans le cadre d’un accord pour une «juste transition» de l’Afrique du Sud vers les énergies propres.
Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa lui aussi soupçonné de corruption à l’instar d’autres vieux dirigeants du parti ANC au pouvoir, a appelé le 24 avril le gouvernement à intensifier ses efforts pour surmonter les défis de la crise énergétique et du changement climatique ce qui signifie normalement s’attaquer aux racines du mal que sont la corruption et la spoliation des deniers publics.