Le chef de l’UGTT, principale centrale syndicale en Tunisie, a remis en cause ce lundi 1er mai, les négociations en cours depuis des mois entre le Gouvernement tunisien et le Fonds Monétaire International (FMI) pour un nouveau prêt.
«Nous approuvons la position du Président» Kais Saied qui a rejeté début avril «les diktats» du FMI pour l’octroi d’un crédit de près de 2 milliards de dollars, a déclaré Taboubi.
Malgré un accord de principe du Fonds sur ce prêt à la mi-octobre, les pourparlers piétinent depuis des mois, faute d’engagement ferme du Président Saied pour restructurer une centaine de groupes publics et lever les subventions sur divers produits de base.
Selon Taboubi, le président Saied «s’est aligné» sur l’UGTT, opposée à toute cession des entreprises publiques et à la levée des subventions. «Cela nous pousse à nous interroger sur l’intérêt des négociations entre le gouvernement et le FMI», a-t-il dit.
Les mesures préconisées par le FMI vont «appauvrir encore plus le peuple tunisien» qui fait face à une forte inflation de plus de 10% et un chômage élevé surpassant les 15%, selon M. Taboubi.
Alors que le patron de l’UGTT prononçait son discours à Tunis à l’occasion de la fête mondiale du travail, plus de 2.000 militants ont défilé à Sfax (Centre-est), deuxième ville du pays, avec des pancartes dénonçant «un gouvernement du FMI» et disant «non à la colonisation».
Taboubi a par ailleurs réclamé la libération de plusieurs syndicalistes arrêtés ces dernières semaines et dénoncé «une attaque abusive» contre les droits syndicaux.
Le Président Saied est accusé par l’opposition de dérive autoritaire depuis la mi-2021 quand il s’est arrogé plusieurs pouvoirs.