Le leader du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan et le secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, pouvoir), Cissé Bacongo ont signé, mardi 2 mai à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, un protocole d’accord pour la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie.
Ces responsables ont pris la peine d’expliquer les motivations derrière leur action, pendant la cérémonie de signature. Alors que la Côte d’Ivoire a connu plusieurs cycles de violences dans le passé, Affi N’Guessan a fait remarquer que la «réconciliation» est la meilleure solution à offrir à son pays pour lui éviter «le luxe d’une nouvelle crise».
«Il est vrai que pendant les moments de crise et d’affrontements, de part et d’autre, des agressions ont été commises et subies», mais, «nous devons être capables de dépassement, pour regarder l’essentiel. Et l’essentiel, c’est la Côte d’Ivoire, notre pays», a souligné le leader du FPI, qui était autrefois très critique envers le régime de l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara.
Pour corriger d’emblée tout éventuel malentendu, il a précisé que «ce partenariat n’est évidemment pas un partage de postes et de gâteaux. Notre pays n’est pas une friandise et le pouvoir n’est pas un restaurant», soulignant que «ce partenariat n’est pas davantage un accord électoral».
Ce partenariat, a-t-il ajouté, « n’interdit pas de se retrouver là où cela nous semblerait nécessaire. Nous entendons par exemple les mairies ou régions où des accords s’imposent, afin de faire barrage à des candidats qui ne partagent pas notre objectif de réconciliation nationale, de cohésion sociale et de démocratie».
De son côté, Cissé Bacongo, a rendu hommage à Affi N’Guessan et au président Ouattara qui «ont su faire table rase», dans la mesure où «beaucoup de choses (…) auraient pu les opposer».
L’accord signé, «un acte conscient», «nous le concevons comme étant un instrument au service de la démocratie et de la réconciliation nationale», a-t-il poursuivi, promettant que «nous irons encore plus loin».
Il a fallu quelques quatre mois de négociations aux deux partis pour aboutir à un accord de partenariat. En tout cas, c’est une première en Côte d’Ivoire de voir une formation politique au pouvoir conclure un accord sur la démocratie avec un parti de l’opposition.