La Directrice de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay a estimé jeudi, à l’occasion de la Journée du patrimoine mondial africain célébrée le 5 mai 2023, que ce patrimoine «n’est pas reconnu à la hauteur de son importance historique, humaine et naturelle», et a promis de le placer au cœur de la stratégie de son institution.
L’Afrique subsaharienne ne représente actuellement qu’un dixième environ des sites inscrits au patrimoine mondial, a-t-elle regretté, soulignant que, pour corriger cette situation, l’UNESCO a placé l’Afrique au cœur de sa stratégie en faveur du patrimoine mondial.
«Il s’agit, en un mot, a-t-elle expliqué, de repenser la manière dont nous mettons en œuvre la Convention (sur le patrimoine mondial, ndlr) pour faire face aux défis qu’elle affrontera au cours des 50 prochaines années, et pour réaliser, enfin, l’idéal d’universalité dans la singularité qui constitue le socle du patrimoine mondial».
La patronne de l’UNESCO précise que «c’est en effet par sa singularité profonde, sa diversité et sa richesse que le patrimoine africain s’élève à l’universel et nous interpelle».
Evoquant quelques sites africains qui ont rejoint la Liste du patrimoine mondial l’année dernière, les cas des huit mosquées de style soudanais en Côte d’Ivoire et du parc d’Ivindo au Gabon, Azoulay a souligné que, pour mieux protéger lesdits sites, l’UNESCO intensifiera ses efforts auprès des Etats africains, des experts et des communautés locales qui en sont les gardiens.
Cette démarche permettra aux «sites africains, qui représentent près de 40% des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril» d’être «mieux protégés» et de continuer à «servir de repères, dans les 50 ans qui viennent», a-t-elle poursuivi.
«Et pour mieux reconnaître ce patrimoine africain et qu’il enrichisse notre patrimoine mondial, nous ferons en sorte que d’ici à 2025, tous les Etats africains qui le souhaitent aient soumis au moins une demande d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, avec l’appui scientifique et logistique de notre Organisation», a-t-elle conclu.