L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), regroupement 88 Etats et Gouvernements, a annoncé ce jeudi 4 mai, ne plus être en mesure d’assurer l’audit externe du fichier électoral en République Démocratique du Congo (RDC), comme le souhaite la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise.
Dans un courrier daté du 3 mai 2023 et adressé à la Ceni, l’organisation de la Francophonie qui a à sa tête la Rwandaise Louise Mushikiwabo, justifie sa décision par le fait que le délai proposé par la Commission électorale est tellement court qu’il ne facilitera pas un meilleur accompagnement.
L’OIF avait déployé la semaine dernière en RDC, une mission pour évaluer la situation sur le terrain et examiner la demande adressée par le président de la Ceni, Denis Kadima afin de faire l’audit externe du fichier électoral comme en 2006, 2011 et 2018.
Suite à cette demande, des voix s’étaient élevées pour s’opposer à l’audit externe du fichier électoral par l’OIF, pour des raisons de souveraineté nationale.
«Comme la RDC est en froid avec le Rwanda, elle ne peut pas céder son fichier électoral à une institution dirigée par une Rwandaise», estiment des acteurs politiques et ceux de la Société civile.
«Ce fichier contient des données sensibles et nos craintes sont légitimes», a confié un député de la majorité présidentielle. Mais pour la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), «il ne faut pas qu’on amène la question de l’intégrité territoriale dans les questions techniques comme les élections».
Le Secrétaire général de la CENCO, Mgr Donatien Nshole, l’a dit, mercredi à la presse, à l’issue de son entretien avec le président de la Ceni en soulignant qu’«on entend depuis un certain moment des réactions selon lesquelles ce n’est pas bon par rapport à la souveraineté et l’intégrité du pays, surtout que la directrice de l’OIF est une Rwandaise. Nous tenons à l’intégrité, mais qu’on n’amène pas ça dans les questions techniques comme les élections».