L’ONG Amnesty International a réagi à la privation de liberté de quatre femmes et leurs bébés à l’hôpital de zone de Mènontin à Cotonou, la capitale du Bénin, pour factures impayées.
D’après les témoignages recueillis par l’organisation qui promeut la défense des droits de l’Homme, ces femmes seraient gardées enfermées dans une salle d’hospitalisation, après leur accouchement en mars dernier, et ne pourront être libérées qu’une fois les frais d’hôpital réglés.
Pour Fabien Offner, chercheur au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International, «priver ces femmes de leur liberté parce qu’elles n’ont pas les moyens de régler les frais d’hôpital est arbitraire, discriminatoire et contraire aux articles 15, 17, 18, 25 et 26 de la Constitution béninoise qui stipulent le principe d’égal accès à la santé, de la liberté d’aller et de venir ainsi que l’obligation de protection particulière de la mère et de l’enfant».
Il estime que «le non-paiement de ces frais ne peut en aucun cas constituer un motif pour priver ces femmes de leur liberté. L’Etat béninois a l’obligation de protéger ces femmes contre les atteintes à leur liberté de la part des services de l’hôpital et doit mettre en place les mesures nécessaires pour assurer la libération immédiate de ces femmes».
L’ONG rappelle une décision rendue le 28 janvier 2021 par la Cour constitutionnelle du Benin pour un cas similaire. «Aucune restriction, voire aucune privation à la liberté ne sauraient être imposées à un usager des services de santé, publics ou privés, en recouvrement de créances liées à des prestations de soins», avait-elle jugé.
La même juridiction avait évoqué l’article 6 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui stipule que le droit fondamental de toute personne à la liberté ne peut être ni restreint ni interdit que dans les conditions et suivant les modalités déterminées par le législateur.
Amnesty International appelle ainsi les autorités à garantir ces droits et à mettre en place des mesures afin que les droits à la santé et à la liberté de tous les Béninois soient protégés.