Chinois, français, swahili et portugais: le Zimbabwe prévoit de rendre obligatoire l’apprentissage à l’école de ces quatre langues étrangères très utiles pour faire des affaires et communiquer en Afrique, un projet dénoncé comme « illusoire » par certains enseignants.
« C’est juste hallucinant », a réagi lundi le responsable de l’association des enseignants d’université (COLAZ) David Dzatsunga après l’annonce de ce futur cursus scolaire par les médias d’Etat. Le changement n’attend plus qu’un feu vert du Conseil des ministres. Les élèves du public auront aussi l’agriculture comme nouvelle matière au programme, selon le projet.
« Avons-nous assez de professeurs pour enseigner toutes ces langues? D’où va venir l’argent alors que le gouvernement a déjà du mal à payer les professeurs des matières déjà au programme? », a ajouté M. Dzatsunga. Le Zimbabwe compte trois langues officielles, le shona, le ndebele et l’anglais, toutes traditionnellement utilisées pour la vie économique et administrative, en plus de treize langues véhiculaires minoritaires.
Les quatres langues étrangères que le Zimbabwe projette de rendre obligatoires sont toutes parlées en Afrique, notamment le chinois que l’Afrique du Sud voisine a également décidé de proposer à la rentrée scolaire de janvier 2016 pour les élèves de 10 à 15 ans, mais seulement en option.
Accusé d’avoir ruiné son pays dans les années 2000 par des mesures économiques inappropriées, l’actuel président zimbabwéen Robert Mugabe reste en revanche crédité pour sa politique éducative, qui fut remarquable au moins dans les vingt années qui suivirent l’indépendance en 1980 et dont l’héritage perdure en partie.