L’auteure zimbabwéenne à succès Tsitsi Dangarembga a été acquittée ce 8 mai en appel d’accusations d’«incitation à la violence» pour avoir manifesté silencieusement avec une pancarte dans les rues vides de Harare pendant le confinement en 2020.
Les juges de la Cour d’appel ont donné tort au tribunal qui l’avait condamnée en première instance. «Les juges ont expliqué qu’elle n’avait commis aucune infraction», s’est félicité l’avocat de la romancière, Harrison Nkomo.
«Je suis très heureuse que la Cour ait fait preuve de respect pour la loi du Zimbabwe» qui autorise les manifestations pacifiques, a réagi l’auteure de 64 ans, qui avait été condamné à six mois de prison en première instance, en septembre 2022.
Mme Dangarembga avait été arrêtée en pleine pandémie fin juillet 2020 alors qu’elle marchait avec une amie journaliste et une poignée d’autres manifestants dans une banlieue aisée de Harare tenant dans les mains la pancarte: «Nous voulons mieux. Réformons nos institutions». L’accusation lui reprochait d’avoir ainsi incité à la violence et d’avoir manifesté «sans avoir demandé d’autorisation». Musa Kika, directeur d’une coalition de groupes de défense des droits, le Zimbabwe Human Rights NGO Forum, a salué l’acquittement de la romancière, estimant qu’il «corrigeait une erreur».
«Cela doit nous amener à réfléchir (…) et à nous confronter à la volonté et à la motivation désormais communes des tribunaux de première instance de condamner les militants de l’opposition et de la démocratie», a-t-il déclaré.