Plus de 13.000 femmes et enfants ont fui des îles du fleuve Niger, après des exactions d’hommes armés dans ces territoires de la région de Tillabéri (ouest), où des rixes entre communautés ont fait plusieurs morts. Des détails fournis ce 09 mai par la radio publique nigérienne, «Voix du Sahel».
«A Ayorou, c’est la désolation. Plus de 13.000 femmes et enfants en provenance de 46 îles (du fleuve Niger) ont fui les exactions des bandits armés» pour se réfugier dans cette ville située à 200 km de Niamey, selon la radio.
Les communes de Dessa et Kandadji «font face depuis quelques jours à des exactions commises par des bandits armés», a ajouté ce média officiel. Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, quatre civils ont été tués et un autre blessé dans une attaque à Dessa, a-t-elle précisé. Selon des sources locales, de «violents affrontements» avaient opposé fin avril et début mai des sédentaires djerma et des éleveurs nomades peuhls dans des villages et hameaux riverains du fleuve Niger, faisant «plusieurs tués, des blessés et de nombreux déplacés» vers Ayorou. Une dizaine de parlementaires de la région de Tillabéri se sont déplacés ce 8 mai dans les trois localités «pour apporter soutien et réconfort» à la «population bouleversée», selon des officiels nigériens.
La région de Tillabéri, d’une superficie de 100.000 km², se situe dans la zone dite « des trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali. Plusieurs ethnies – djerma, peuhl, touareg et haoussa – vivent dans cette région. Le Niger y a lancé plusieurs opérations d’envergure contre les jihadistes, avec l’appui récent, dans le cadre d’un «partenariat de combat», de soldats français.