Les autopsies de cadavres retrouvés dans une forêt du sud-est du Kenya où se réunissaient les membres d’une secte évangélique pratiquant un jeûne extrême, ont révélé des organes manquants sur certains corps, selon un document judiciaire consulté par des medias, ce mardi 9 mai 2023.
Au total, 133 personnes dont une majorité d’enfants sont mortes dans le «massacre de la forêt de Shakahola», poussés à un jeûne extrême par le pasteur autoproclamé Paul Mackenzie. Les enquêteurs soupçonnent un «trafic d’organes bien coordonné».
Jusqu’à ce jour, plusieurs fidèles de l’Église Internationale de la Bonne Nouvelle restent disparus, d’autres sont morts de façon mystérieuse et les corps des victimes exhumés ont été retrouvés disséqués, leurs organes enlevés, notamment leurs reins, d’après le rapport d’autopsie.
D’après la police kényane, ce réseau implique plusieurs acteurs. D’une part, le pasteur Paul Mackenzie. Autre acteur visé, le pasteur Ezekiel Odero. Arrêté le mois dernier, cet homme influent a reçu «d’énormes montants en espèces» de la part de fidèles de Mackenzie qui leur avait demandé de vendre leurs propriétés. D’autre part, la plupart des victimes sont mortes de faim, probablement après avoir suivi la prédication de Mackenzie qui affirmait que le jeûne jusqu’à la mort leur permettait de «rencontrer Jésus». Selon le ministre kényan de l’Intérieur, Kithure Kindiki, il s’agit de «l’une des pires tragédies» que le Kenya n’ait jamais connue. Le ministre a averti que plusieurs autres tombes risquent d’être découvertes dans ce qu’il qualifie comme «un crime hautement organisé». Jusqu’ici, vingt-cinq personnes ont été arrêtées dans ce drame dont la révélation a suscité effroi et incompréhension dans ce pays très religieux d’Afrique de l’Est.