L’ONG Amnesty International fustige, dans un communiqué publié jeudi sur son site, l’usage excessif de la force par la gendarmerie dans la commune de Ngor à Dakar, lors de la journée du 9 mai et durant les manifestations précédentes dans la même zone.
L’organisation de défense des droits de l’Homme rappelle que, «conformément au droit international, l’usage de la force lors du maintien de l’ordre doit être strictement nécessaire et proportionnel, et que l’utilisation des armes à feu est interdite sauf en cas de danger imminent de mort ou blessure grave».
Le communiqué souligne que, depuis mi-avril, des habitants de Ngor manifestent à propos de l’utilisation d’un domaine foncier. Amnesty International a visionné plusieurs vidéos et images où l’on voit des gendarmes faire preuve d’usage excessif de la force contre des manifestants, tirant par balles dans leur direction, et tirant des grenades lacrymogènes dans des endroits clos.
Le 9 mai, une adolescente de 15 ans aurait été tuée par balle, selon des témoignages, alors que les autorités ont annoncé qu’elle aurait été touchée à la tête par l’hélice d’une pirogue.
Les habitants de Ngor désirent bâtir un lycée sur ce domaine de 6300 m2 qui fait l’objet de conflit foncier, mais les autorités ont le projet d’y ériger une caserne de gendarmerie.
«Nous appelons les autorités à enquêter sur l’usage des armes létales par les forces de l’ordre à Ngor ce 9 mai et lors de précédents incidents. Les autorités doivent notamment poursuivre et juger les responsables de la mort de 14 personnes dont 12 personnes tuées par des tirs des forces de sécurité lors de manifestations de mars 2021», a fait part Ousmane Diallo, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.