Le Gouvernement malien rejette un rapport du Bureau des droits de l’Homme des Nations unies faisant état de l’exécution présumée d’au moins 500 personnes par des soldats maliens et des combattants étrangers non identifiés lors d’une opération en 2022.
«Le Gouvernement de transition dénonce avec véhémence ce rapport biaisé qui est basé sur un récit fictif et ne répond pas aux normes internationales établies», indique un communiqué officiel malien présenté par le porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
Les Nations unies ont accusé vendredi 12 mai l’armée malienne et des combattants «étrangers» d’avoir exécuté en mars 2022 au moins 500 personnes lors d’une opération anti-djihadiste dans le centre du pays, dans un rapport accablant du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.
Le rapport indique que des soldats maliens et du personnel étranger sont descendus en hélicoptère sur le village de Moura le 27 mars 2022. Ils ont ensuite ouvert le feu sur des habitants en fuite.
Lors d’une rafle de civils les jours suivants, des centaines d’autres ont été abattus et jetés dans des fosses, ajoute le texte. Le colonel Maïga indique qu’«aucun civil de Moura n’a perdu la vie lors de l’opération militaire».
Selon cet officier et homme d’Etat malien, les autorités de Bamako ont ouvert une enquête judiciaire contre la mission d’enquête pour n’avoir prétendument pas demandé l’autorisation de prendre des photos satellites de Moura, ce qui équivaut à «une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali».
Le Mali est le théâtre depuis 2012, de la violence jihadiste et d’une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire.