Le nouveau parti au pouvoir au Nigeria, All Progressives Congress (APC) a rassuré le président sortant, Goodluck Jonathan, quand à ses inquiétudes de voir ses ministres et ses proches collaborateurs persécutés après son départ de la présidence.
L’APC a déclaré, dans un communiqué rendu public lundi 11 mai à Abuja, que le prochain gouvernement ne se livrerait pas à ce jeu, précisant néanmoins que des comptes seront demandés à certains dirigeants supposés avoir commis des délits ou des dérives.
S’adressant à ces personnalités susceptibles d’être poursuivies pour leurs actions, le communiqué indique «qu’il y a encore du temps pour ceux qui ont commis une erreur pour se racheter avant que le nouveau gouvernement n’entre en fonction». Aussi, «les mains du nouveau gouvernement ne seront pas liées par ceux qui ont choisi de se présenter comme des victimes », ajoute le document.
Toutefois, l’APC reproche à Goodluck de ne pas avoir exprimé ses craintes à l’occasion des rencontres qu’il a eues avec le président élu, Muhammadu Buhari. Il assimile le choix d’exprimer ces inquiétudes en public à une manière de «s’attirer la sympathie des Nigérians».
C’est dans une église à Abuja, dimanche 10 mai, que le président sortant a fait part de ses inquiétudes à l’approche de la passation de pouvoir prévue officiellement le 29 mai. Le président sortant a affirmé avoir été lâché par ses amis, après sa défaite électorale, déplorant que nombreux de ses partisans ou des membres de son staff seraient passés dans le camp adverse.
Quant à son gouvernement, il craint que ses ministres ne soient inquiétés par le nouveau régime au pouvoir, notamment en ouvrant des enquêtes pour corruption qui pourraient les viser.