Le Secrétariat général de l’ONU a lancé pour une énième fois ce 16 mai, un appel à la communauté internationale l’invitant à appuyer l’opérationnalisation de la Force militaire conjointe du G5 Sahel (Groupe des Cinq pour le Sahel).
La Sous-secrétaire générale des Nations Unies pour l’Afrique, Martha Pobee s’est fait l’écho de ce cri du cœur devant le Conseil de sécurité de l’ONU, soulignant que «malheureusement, les efforts de la communauté internationale n’ont pas été à la hauteur de ce qui était nécessaire pour rendre la Force conjointe pleinement opérationnelle et autonome avec la capacité d’aider à stabiliser la région du Sahel», un défaut de soutien qui, a-t-elle relevé, a pour conséquence fondamentale un succès relatif de la Force conjointe.
Ainsi, les groupes armés non étatiques «continuent de mener des attaques à grande échelle contre des cibles civiles et militaires et de s’affronter pour l’accès aux ressources, le contrôle territorial et l’influence», s’inquiète l’ONU.
«Les groupes extrémistes violents ciblent fréquemment les zones frontalières, en particulier la région des trois frontières (Burkina Faso, Mali, Niger)», a rappelé la diplomate Martha Pobee.
Les causes de la non-efficacité de la Force G5 Sahel sont multiples, mais puisent fondamentalement leurs racines dans le fait que «le soutien apporté par la Force onusienne de maintien de la paix au Mali (MINUSMA) à cette Force conjointe n’a pas fondamentalement changé la situation sur le terrain», a détaillé Martha Pobee.
Une donne qui ne s’est pas arrangée avec «l’expiration d’un accord tripartite entre l’Union européenne (UE), le G5 Sahel et les Nations Unies en juin 2022, car le soutien logistique et opérationnel de la MINUSMA à la Force conjointe, qui s’inscrit dans le cadre de son mandat, cesserait d’être effectif» prochainement, a averti l’ONU.
«Des avancées résolues dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé au Sahel doivent désespérément être faites», exhorte le Secrétariat général onusien.
Le G5 Sahel comprend le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Un regroupement d’Etats miné par des querelles intestines depuis le retrait du Mali et la mort subite du Président tchadien, Idriss Deby Itno en avril 2021. Ce dernier, à la tête des Forces armées tchadiennes, était considéré comme la principale cheville-ouvrière de la Force conjointe du G5 Sahel.