Deux étudiants tunisiens arrêtés pour une chanson critiquant la police ont été libérés jeudi 18 mai, peu après que le Président Kais Saied s’est élevé contre leur détention «inacceptable».
La justice reproche aux deux étudiants d’avoir «porté atteinte à autrui via les réseaux sociaux et d’avoir attribué des faits inexacts à un agent public» dans une chanson publiée depuis une semaine sur le réseau TikTok.
A la suite d’une enquête policière, les deux jeunes ont été arrêtés lundi 15 mai dernier à Nabeul (nord-est) et placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une chanson satirique critiquant la police et une loi réprimant la consommation de stupéfiants.
La détention des deux étudiants, Dhia Nassir et Youssef Chalbi, âgés de 26 et 27 ans, a déclenché une vague de protestation notamment sur les réseaux sociaux et le Président Saied a pris la parole jeudi pour exprimer son indignation.
«J’exprime ma plus profonde stupéfaction face à l’arrestation» de ces étudiants, a-t-il dit lors d’un entretien avec la Cheffe du Gouvernement, Najla Bouden.
Selon lui, «il n’y a aucun fondement pour arrêter ces étudiants alors qu’ils se préparent pour passer leurs examens. Ce qui s’est passé est inacceptable». Il a appelé dans la foulée «les magistrats honnêtes à lutter contre ces débordements et à assurer une justice équitable pour tous les Tunisiens».
Peu après cette intervention, les deux étudiants ont été remis en liberté, mais doivent comparaître le 23 mai comme prévu initialement devant un tribunal, a indiqué leur avocate Imen Souissi.
Le président Saied est accusé par l’opposition, des ONG et plusieurs chancelleries occidentales d’avoir considérablement réduit les libertés collectives et individuelles depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.