Plus de 4.000 prisonniers, environ un cinquième des détenus dans les prisons du Zimbabwe, ont été graciés ce jeudi 18 mai, par le Président Emmerson Mnangagwa, quelques semaines avant la tenue en août prochain des générales.
Un total 4.270 détenus, principalement des hommes ont été libérés, selon les services pénitentiaires de ce pays d’Afrique australe, suite à un décret présidentiel émis par le Chef de l’Etat zimbabwéen.
Les quelques 50 prisons du Zimbabwe, d’une capacité de 17.000 personnes, accueillent 22.000 condamnés. Mais selon la porte-parole des services pénitentiaires, Meya Khanyezi, la grâce présidentielle n’a rien à voir avec la décongestion des prisons, assurant qu’«il s’agit juste d’un geste noble de la part du Président».
Cette amnistie ne concerne que les détenus ayant déjà effectué les trois quarts de leur peine carcérale et exclut ceux condamnés pour vols, trahison et atteintes à la sécurité. Les détenus libérés auront la possibilité de voter lors des élections présidentielle et législative prévues au mois d’août 2023.
Le Président Emmerson Mnangagwa, accusé d’intensifier la répression de toutes les voix dissidentes à l’approche de la présidentielle, a promis récemment une élection «libre et juste».
Le parti de son principal rival, Nelson Chamisa, 45 ans, l’accuse de réprimer les opposants politiques. Ces dernières semaines, des réunions de l’opposition ont été entravées et des dirigeants dont des députés ont été arrêtés.
Arrivé au pouvoir en 2017 à la faveur d’un coup d’Etat contre l’ex-président, Robert Mugabe, Mnangagwa avait remporté de justesse la présidentielle l’année suivante avec 50,8% des voix.