Le procureur du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Harouna Yoda a annoncé ce dimanche 21 mai, que six personnes, dont des acteurs de la société civile au Burkina Faso, ont été interpellées et placées en garde à vue pour «association de malfaiteurs», «divulgation de fausses informations» et «incitation à un attroupement armé ou non armé».
Début mai, la Division burkinabè des Investigations Criminelles (DIC) avait lancé une enquête après la diffusion de messages audios sur les réseaux sociaux appelant à brûler le Palais du Mogho Naaba, chef traditionnel des mossis, l’ethnie majoritaire au Burkina Faso.
«Les investigations ont conduit à ce jour à l’interpellation et à la mise en garde à vue de six personnes qui sont pour la plupart des acteurs d’organisations de la Société civile», a détaillé le procureur Yoda dans un communiqué.
Le 2 mai, un premier audio avait dépeint le Mogho Naaba comme un opposant au régime du capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un putsch en septembre 2022. Le lendemain, deux audios avaient suivi annonçant une attaque imminente contre le Palais du monarque et appelant cette fois-ci à s’y opposer.
Le magistrat a également indiqué ce 21 mai que le leader d’un mouvement pro-régime, Mohamed Sinon a été interpellé pour «diffamation et mise en danger de la vie d’autrui». Il est accusé d’avoir affirmé que la Gendarmerie nationale ne s’investissait pas «à cent pour cent» dans la lutte contre les jihadistes et il avait été récemment condamné à deux ans de prison avec sursis, pour avoir menacé de mort un célèbre journaliste.
Le Burkina Faso fait face à une kyrielle d’attaques djihadistes depuis 2015, quelques mois après le renversement en octobre 2014 de l’ex-président, Blaise Compaore qui était au pouvoir depuis le 15 octobre 1987.