Le prix Nobel de la paix congolais et président de la Fondation Panzi en République démocratique du Congo (RDC), Denis Mukwege a appelé samedi 20 mai, à des poursuites à l’encontre des auteurs des actes de répressions survenus lors de la marche organisée par l’opposition dans la capitale Kinshasa.
«Nous appelons à des poursuites & sanctions contre les agents PNC qui ont commis des exactions et exhortons les autorités à garantir les libertés fondamentales des citoyens à se réunir, à s’exprimer et à manifester pacifiquement, qui sont cruciales dans une société démocratique», a-t-il déclaré sur Twitter.
Le prix Nobel s’est dit «choqué par les violences policières, y compris sur des enfants sans défense et le climat de répression» qui a prévalu lors de cette manifestation.
«Un État qui dénie à ses citoyens ses libertés fondamentales à la veille d’élections générales risque une dérive dictatoriale», a-t-il prévenu.
L’opposition était descendue dans la rue, samedi, pour protester contre la vie chère, à l’appel de quatre de ses leaders à savoir : Martin Fayulu du parti ECiDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), Moïse Katumbi de l’Ensemble pour la République, Augustin Matata de Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) et Delly Sesanga d’Envol de la RDC.
Mais la marche a été dispersée par la police, reprochant aux manifestants de n’avoir pas respecté l’itinéraire établi par les autorités congolaises. Deux manifestants blessés seraient «entre la vie et la mort», selon les organisateurs.
Ils ont déploré lors d’une conférence de presse conjointe tenue à la fin de la marche, le fait qu’une marche pacifique soit confrontée à des brutalités de la part de la police alors qu’à la tête du pays se trouve un ancien opposant qui était l’un des leurs.
Dans un communiqué, le ministre congolais des Droits humains, Albert-Fabrice Puela a exigé de la justice des enquêtes urgentes afin que les responsabilités soient établies sur les différentes violations constatées.
La tension monte de plus en plus en RDC, à sept mois de l’élection présidentielle à laquelle le président sortant Félix Tshisekedi est candidat pour un deuxième mandat.