Le Bénin est secoué ces derniers jours, par une affaire de détournement de 4 millions d’euros (environ 2,6 milliards de FCFA), une aide affectée par les Pays-Bas au Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et l’assainissement (PPEA-II) dans ce pays.
Pointé du doigt de toutes parts, le ministre béninois de l’Energie et de l’Eau, Barthélémy Kassa, a fini par déposer sa démission. Une décision prise par conscience «de sa responsabilité politique et morale» dans ce scandale, a précisé le secrétaire général du gouvernement en annonçant mardi 12 mai, la démission à la télévision nationale.
L’affaire a éclaté suite à un communiqué du ministère néerlandais des affaires étrangères, publié le 06 mai, annonçant la suspension de l’aide des Pays-Bas au Bénin après le détournement de 4 millions d’euros octroyés au Bénin pour financer un programme d’accès à l’eau potable.
Ce programme était piloté par la direction générale de l’Eau.
Ce détournement aurait été confirmé à la suite d’une enquête néerlandaise, dont les conclusions ont été d’ailleurs communiquées aux autorités béninoises. Les Pays-Bas exigent du gouvernement béninois des mesures concrètes pour mettre fin à ce genre de malversations.
Du côté du Bénin, des responsables de la direction générale de l’Eau seraient placés en garde à vue jusqu’à demain vendredi, pour s’expliquer devant la Brigade économique et financière.
Quant au ministre Kassa, il n’a pas tenu devant la pression politique, sociale, voire diplomatique, qui s’est abattue sur lui. La société civile réclamait purement et simplement son départ. Elle a obtenu gain de cause, mais désire voir également d’autres coupables limogés.
Un cabinet international d’audit devrait arriver incessamment au Bénin, justement pour déterminer les éventuels coupables.
Barthélémy Kassa, un proche du président béninois, Boni Yayi, pourrait échapper aux poursuites judiciaires s’il est reconduit dans sa fonction de député au cours de l’élection des membres de l’Assemblée nationale prévue samedi prochain. S’il est élu, le ministre démissionnaire bénéficiera de «l’immunité parlementaire» et échappera ainsi à toute poursuite en justice.