Après le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) qui a dénoncé le week-end passé la radiation de son leader, Laurent Gbagbo, du listing électoral, c’est au tour du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) d’afficher également son mécontentement suite à cette radiation, réclamant d’emblée que cette situation soit corrigée.
Lors d’une conférence de presse, tenue ce lundi 22 mai au siège du parti à Abidjan-Cocody, le porte-parole du PDCI, Soumaila Bredoumy, a souligné que la Côte d’Ivoire «est à nouveau dans une autre phase de stress et d’inquiétude, au regard des signes qui nous sont présentés, dont l’exclusion de l’ancien chef de l’Etat de la liste électorale».
Il a demandé cette situation soit «rétablie rapidement pendant la phase des contentieux», tout en attirant l’attention sur le fait qu’«on n’a pas intérêt dans le contexte actuel à mettre de l’huile sur le feu. (Car) notre paix est suffisamment fragile».
Bredoumy a rappelé que le dialogue politique initié par le régime au pouvoir avait demandé que le président Gbagbo et les autres personnes condamnées soient amnistiés.
Le chef d’Etat Alassane Ouattara avait accordé, en août 2022, une grâce présidentielle à son prédécesseur, mais le PPA-CI avait qualifié cette mesure d’«insuffisante».
Plus de 500 personnes ont été radiées de la liste électorale provisoire que la Commission électorale indépendante (CEI) a diffusée samedi 20 mai. Réagissant immédiatement à cette mesure, le PPA-CI a remis en cause la «crédibilité» de la CEI et rejeté ses décisions qui font aussi perdre au processus électoral «sa crédibilité».
«On ne s’acharne pas sur Laurent Gbagbo. La CEI ne fait qu’exécuter ce que la loi dit», a répondu le président de l’organe électoral, Kuibiert Coulibaly.
Laurent Gbagbo est radié de la liste électorale en raison de sa condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le braquage de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Il ne pourra donc pas voter aux élections locales du 2 septembre prochain.